Depuis septembre 2020, des verres de freination par défocalisation myopique, selon la technologie DIMS, sont commercialisés en France. Celle-ci comprend une zone optique centrale et de multiples segments de défocalisation entourant uniformément la zone centrale du verre pour contrôler la progression de la myopie. Cela fournit une vision claire et une défocalisation myopique simultanément à toutes les distances de visualisation. “Il existe des études à deux ans réalisées à Hong Kong mais nous n’avons pas encore de recul en France sur cette innovation sur des patients caucasiens. Une étude est actuellement en cours à l’hôpital Necker. Ces verres doivent en tout cas être contrôlés tous les six mois car si la myopie continue d’évoluer, il importe d’ajuster la correction. Il ne faut pas sous-corriger car on sait que cela va favoriser l’évolution de la myopie”, ajoute le Dr Lureau-Cornuot.
L’orthokératologie
Pratiquée depuis maintenant douze ans en France, l’ortho-k fonctionne dans environ 50 à 60% des cas. Ces lentilles sont portées toutes les nuits par l’enfant jusqu’à l’âge de 20 ans, ce qui permet de ne pas avoir de correction visuelle durant la journée. Elles agissent grâce à un jeu de pressions positive et négative sous la paupière qui produit un déplacement des cellules épithéliales centrales, lesquelles sont chassées temporairement vers la périphérie et ainsi corrigent de façon temporaire la myopie. “C’est une solution très intéressante, même si elle exige des efforts de longue haleine, qui nécessitent non seulement l’adhésion des parents comme des enfants. Mais cela peut en valoir la peine”, indique le Dr Lureau-Cornuot.
Les lentilles de contact de jour :
Pour les enfants qui ne tolèrent ou ne veulent pas l’ortho-k ou dont le pouvoir freinateur de ce traitement ne fonctionne pas, il est possible de les adapter en lentilles de jour, rigides ou souples jetables journalières ou mensuelles, à porter 10h par jour durant 6 jours à 7 jours par semaine. Plusieurs dispositifs aux mécanismes différents sont actuellement disponibles en France.
Et le Dr Lureau-Cornuot de conclure : “Pour freiner la myopie évolutive des enfants, il importe de dépister au plus tôt, contrôler tous les six mois la myopie et mesurer la longueur axiale chez ces enfants (et non pas seulement la mesure du défaut visuel), et ce avec l’adhésion des parents : des mesures indispensables pour réduire la cécité liée aux complications de la myopie évolutive.”
Sources :
Fiche d’information n°67 SFO-SFOALC, la myopie évolutive, février 2020. Médecine/sciences, Myopie de l’enfant, Dominique Bremond-Gignac, volume 36, août-sept.2020.